Pourquoi les Britanniques roulent-ils à gauche ?

Environ 35% de la population mondiale conduit à gauche, et les pays qui le font sont pour la plupart d’anciennes colonies britanniques. Cette curiosité laisse le reste du monde perplexe, mais il y a une bonne raison à cela.

Histoire et origines de la conduite à gauche

Les chevaliers droitiers préféraient rester à gauche afin d’avoir le bras droit plus près de l’ennemi potentiel, tout en éloignant l’étui. Un droitier trouve plus facile de monter un cheval du côté gauche, et il serait très difficile de faire autrement s’il portait une épée (qui serait portée sur la gauche). Il est plus sûr de monter et de descendre vers le côté de la route, plutôt qu’au milieu de la circulation, donc si l’on monte à gauche, le cheval doit être monté sur le côté gauche de la route. À la fin des années 1700 cependant, les commerçants en France et aux États-Unis ont commencé à transporter les produits agricoles dans de gros wagons tirés par plusieurs paires de chevaux. Ces chariots n’avaient pas de siège de conducteur, mais le conducteur s’asseyait sur le cheval arrière gauche. Il pouvait ainsi garder son bras droit libre pour fouetter ses chevaux. Puisqu’il était assis à gauche, il voulait naturellement que tout le monde passe à gauche pour pouvoir regarder vers le bas et s’assurer qu’il ne s’approchait pas des roues du chariot. C’est pourquoi il est resté sur le côté droit de la route.

En Russie, en 1709, l’émissaire danois du tsar Pierre le Grand a noté la coutume très répandue en Russie de laisser passer la circulation à droite, mais ce n’est qu’en 1752 que l’impératrice Élisabetha officiellement émis un décret pour que la circulation reste sur la droite. De plus, la Révolution française de 1789 a donné un élan considérable aux déplacements à droite en Europe. Le fait est qu’avant la Révolution, l’aristocratie voyageait sur la gauche de la route, forçant la paysannerie à se diriger vers la droite, mais après la prise de la Bastille et les événements qui l’ont suivie, les aristocrates ont préféré rester discrets et rejoindre les paysans sur la droite. Une règle officielle du droit de garde a été introduite à Paris en 1794, plus ou moins parallèlement au Danemark, où la conduite à droite avait été rendue obligatoire en 1793.

Cette tendance s’est poursuivie jusqu’à la fin des années 1700, lorsque les grands wagons sont devenus populaires pour le transport de marchandises. Ces chariots étaient tirés par plusieurs paires de chevaux et n’avaient pas de siège de conducteur. Au lieu de cela, afin de contrôler les chevaux, le conducteur s’est assis sur le cheval à l’arrière gauche, gardant ainsi sa main droite libre. En France, un décret de 1792 ordonnait au trafic de respecter le droit commun et Napoléon l’appliqua plus tard dans tous les territoires français.

Le 20e siècle et la conduite à gauche

Au XXe siècle, il y a eu un mouvement vers l’harmonisation des lois routières en Europe et un glissement progressif de la conduite de gauche à droite s’est amorcé. Les derniers Européens à avoir changé le sens de la conduite ont été les Suédois qui ont courageusement fait le changement du jour au lendemain à Dagen H (Jour H), le 3 septembre 1967. A 4h50 du matin, tout le trafic en Suède s’est arrêté pendant dix minutes avant de repartir sur la droite. Aujourd’hui, seuls 35 % des pays conduisent à gauche. Il s’agit notamment de l’Inde, de l’Indonésie, de l’Irlande, de Malte, de Chypre, du Japon, de la Thaïlande, de la Nouvelle-Zélande, de l’Australie et, plus récemment, des îles Samoa, en 2009. La plupart de ces pays sont des îles, mais lorsque les frontières terrestres exigent un changement de gauche à droite, cela se fait généralement au moyen de feux de circulation, de ponts de croisement, de systèmes unidirectionnels ou de systèmes similaires.