On dit qu’il y a deux choses absolument certaines dans la vie : les impôts et la mort. Les taxes sont un sujet du quotidien, surtout dans l’Hexagone, mais la mort alimente beaucoup moins les discussions. Sans être un sujet tabou, la mort et le deuil relèvent de l’intime. Que pensent les Français de la mort et du deuil ?
Un tiers des Français croit en la vie après la mort
Indépendamment de la religion, de la région géographique ou de l’époque, les êtres humains se sont toujours interrogés la mort… cet étrange épilogue de la vie qui unit l’humanité. Tout au long de l’histoire, différentes mythologies et théologies ont tenté d’expliquer la nature de la mort, allant de l’anéantissement total de toute fonction biologique à la vie dans l’au-delà, dans l’opulence ou la souffrance. Pour d’autres, la mort signe la réincarnation de l’esprit dans un autre corps en fonction des choix faits dans sa « première » vie. Quel que soit le mécanisme des croyances de tout un chacun, la mort signe la fin de la vie… ou du moins de la vie telle que la science la conçoit.
En France, et malgré la baisse de la pratique religieuse, la vie après la mort reste une idée qui suscite l’adhésion. Ainsi, en un demi-siècle, cette croyance n’a baissé que de 6 points. Un bon tiers de la population française croit en un au-delà qui accueille une « certaine forme de vie ». Naturellement, cette croyance est beaucoup plus présente auprès des Français pratiquants. En effet, près de 67% des catholiques pratiquants se disent convaincus d’une vie dans l’au-delà. En conséquence, les rituels mortuaires et toutes les pratiques dites « traditionnelles » en lien avec la mort et le deuil restent de mise, malgré un petit déclin qui est lié à celui de la religion. Les Français s’intéressent également à la question de savoir comment présenter ses condoléances à la famille du défunt, et comment remercier après les condoléances lorsque l’on est soi-même endeuillé.
La moitié des Français estiment qu’on ne se remet pas d’un deuil
Il est indéniable que la mort est beaucoup moins présente dans nos quotidiens qu’il y a quelques décennies, même avec la croissance démographique naturelle. Cela n’empêche pas les Français de penser à la mort et à l’éventuelle vie après la mort. En effet, près de 42% des sondés déclarent y penser souvent, 14% y pensent très souvent et 28% y pensent assez souvent. Une étude menée en 1979 donnait à peu près les mêmes résultats. Les Français n’ont donc pas vraiment changé leur perception de cette question existentielle. Les Français sont également plus nombreux à préférer l’incinération (47%) à l’enterrement (29%), tandis que le quart d’entre eux se disent indifférents quant à la manière dont ils seront inhumés.
Chaque année, plus de trois millions de Français vivent un deuil à l’issue du décès d’un membre de la famille, selon une étude menée par le Credoc en collaboration avec l’association Empreintes. Selon les résultats de cette publication qui a fait l’objet d’une discussion au Sénat, 4 Français sur 10 estiment qu’on ne se remet pas d’un deuil. La moitié des personnes ayant vécu au moins un deuil disent avoir subi une altération de la santé qui a nécessité un arrêt temporaire de l’activité professionnelle exercée. Sans surprise, c’est bien la perte du conjoint qui impacte les personnes endeuillées le plus longtemps. Malheureusement, l’étude confirme que le deuil est l’une des épreuves de la vie qui isolent le plus. Près d’un Français sur deux se dit « heuré par les injonctions et les clichés véhiculés par son entourage » au sujet du deuil. Enfin, l’étude rappelle que l’intensité de la douleur ressentie n’est pas forcément conditionnée par le lien familial. On peut très bien être profondément affecté par le décès d’un ami ou d’un collègue de travail.